Sixième Juin
« La plupart des gens souffrent de cette infirmité de ne pas savoir dire ce qu’ils voient ou ce qu’ils pensent. […] La littérature tout entière est un effort pour rendre la vie bien réelle. Comme nous le savons tous, même quand nous agissons sans le savoir, la vie est absolument irréelle dans sa réalité directe : les champs, les villes, les idées, sont des choses totalement fictives, nées de notre sensation complexe de nous-mêmes. Toutes nos impressions sont incommunicables, sauf si nous en faisons de la littérature.» (Le Livre de l’intranquillité, Fernando Pessoa)
J’ai trouvé ces quelques phrases ce matin sur la toile, plus précisément sur mon mur facebook. Je trouve pas mal de choses intéressante, sur ce réseau social. Je ne vais pas en faire des tonnes non plus, car d’autres ont déjà bien décrit ce qui en retourne, surtout André Markowicz qui l’utilise en lieu et place d’un blog. Tout le contraire de ce que je fais ici, en somme, mais je le revendique. Je préfère que ce soit une volonté de recevoir mes articles, et je ne crois pas non plus à leur portée universelle pour ce qui y est évoqué. C’est tout autre chose pour André Markowicz, et je vous encourage à aller voir ses pages, tout est public.
Hier soir, juste avant d’aller au pieu et de poser ma tête sur mon oreiller plein de plume d’oiseaux, je répondais un peu vivement à un post traitant de des militants de la cause animale. Il était question, photo à l’appui, du caillassage de la devanture d’un restaurant où l’on sert, sans doute, des plats avec de la viande. L’auteur ne prenait pas parti pour les vandales, mais disait que ce n’est pas comme ça qu’il faut s’opposer à ses « ennemis politiques ». A ça, j’ai vraiment été énervé. Ma fille, qui est végétarienne et elle a bien le droit, mais puisque je ne partage pas son point de vue sur l’alimentation, elle deviendrait un ennemi politique !! Si ça continue, concluais-je, dans quelques temps, mon oreiller en plumes me vaudra des années de prison pour complicité de séquestration, assassinat et recel de cadavres de canards !!
Je l’ai déjà dit, mon père et mon grand-père étaient bouchers. C’est un métier, qui se fait proprement et dans les règles de l’art. Tout petit, mon grand-père m’emmenait aux abattoirs de La Villette, mais pas comme on va au spectacle, simplement parce que c’était le lieu où il achetait de la marchandise, de la viande d’animaux, oui. Je n’en ai jamais été traumatisé, et ce sont de bons souvenirs de moments partagés avec un grand-père, le seul des deux que j’ai connu. Ne pas faire souffrir les animaux, évidement! ça tombe sous le sens, mais de telles dérives d’aller taguer des boucheries ou des poissonneries en traitant les commerçants d’assassins, c’est vraiment de la bêtise, la plus crasse.
Pessoa a raison : » Toutes nos impressions sont incommunicables, sauf si nous en faisons de la littérature. » C’est prétentieux, hein. Je sais, mais faire des barbarismes qui font marrer mes potes du genre, les salades saladent et les tomates tomatent, ben si c’est pas d’la littérature, faut m’expliquer mieux, alors.
Sinon, j’ai fait mon temps quotidien sur le vélo d’appartement, pour garder la forme, le souffle, faire fonctionner mon cœur, physiquement, car amoureusement il est au top depuis quelques années, et garder la ligne. Enfin, la ligne, faut pas exagérer, disons des formes un peu moins arrondies. Mais surtout, c’est bon pour les genoux en prévision des randonnées estivales. On va faire un tour de l’Aubrac cet été, sur 3 à 5 jours, selon les possibilités et les conditions. Pour info, 45′ à presque 30 kms/h de moyenne, soit 22,4 kms. Une bonne suée, j’vous l’dis!
Et puis avec un t-shirt de circonstance.
A demain.
One thought on “Sixième Juin”
Les oreillers en vraies plumes c’est vraiment l’horreur!!! Peut être que si tu savais dans quelles conditions sont arrachées ces plumes, tu les aimerais moins tes oreillers…
Mais nous ne deviendrons pas ennemis haha