Tiens…il est toujours actif, ce blog?

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J’ai entendu la semaine dernière à la radio, sur France Culture, à midi, pour être précis quand il s’agit de citer mes sources, un entretien dont l’invité était Philippe Djian. Je suis tombé dessus par hasard, dans la voiture en revenant du village. J’ai déjà dit, il y a un bail, que j’avais lu Djian dès ses débuts, mais qu’aujourd’hui ça me tombe des mains. Et que ses propos maintenant me viennent comme un radotage de petit vieux assis et satisfait, vendeur de bouquins à la chaîne avec bandeau prétencieux de son nouvel éditeur. Vous me direz, pourquoi tant de haine ?

Je vous répondrai : « Vas, je ne te hais point… » pour briller un peu et faire montre de mes rudiments de culture classique, mais non, c’est pas ça.

Ben voilà. J’ai découvert Djian quand je bossais la nuit, à compter des journaux au cœur de Paname dans les p’tites annexes de la Vente à Paris. C’était en 1980. Faudrait que je vous raconte, mais ça prendrait du temps. Donc je lis « Bleu comme l’enfer » parce qu’il y avait une pleine page de pub dans Libé s’appuyant sur une longue phrase du bouquin. [ Digression : j’aime pas dire bouquin, ça dévalorise le produit, comme mon petit frère ne supportait pas pinard pour vin..il en vendait, du vin… ou bidoche pour viande, là c’est le paternel qu’était boucher ] Bing bang, oh le choc que j’ai pris, enfin un truc qui te remue « jusqu’au fond des organes, ah, c’est très fort » ( j’ai quand même place une réplique de Knock dans cette affaire!!). Enfin de la littérature Rock&Roll, qu’ils disaient. Et puis j’aimais bien l’idée de savoir le gars dans sa cahute de sortie d’autoroute, dans le froid humide de l’hiver qui gribouillait sur son cahier avec son Bic Cristal sous la lumière faiblarde de la loupiotte du plafond et les pieds pas loin du radiateur électrique qui chauffait pas si bien. C’était beau comme du Baudelaire, la révolte des sans-grades qui s’autorisent la littérature, chez un petit éditeur. Je me précipitais alors sur « 50 contre 1 », son premier recueils de nouvelles. Même délice puis « Zone érogène », « 37,2 le matin » et « Maudit manège » et et… j’ai pas fini le suivant. Presque dix ans étaient passés et j’étais passé à autre chose. Jean Rouaud, Jean Echenoze, François Bon. Bref, tout ça pour dire quoi, vous me direz, vous avez bien raison ! Pour dire que les donneur de leçons qui ressassent que c’était mieux avant, que tout jeune il rêvaient des flics américains avec des grosses bagnoles hurlantes quand les gardiens de la paix parigots étaient en vélo avec leur bâton blanc. On dit quoi, maintenant, du discours de cette époque répétant sans cesse que les Ricains, y z’ont dix ans d’avance ? Alors, à quand les massacres de masse dans nos écoles avec des flingues plus gros que les mômes qui les portent. D’accord, c’est un raccourci mais j’ai coupé la radio en arrivant à la maison, cinq minutes m’avaient suffi. Ma jeunesse a définitivement foutu le camps, voilà ce que je me suis dit après avoir coupé le poste. Moi aussi, je m’aigris, je radote et je vieillis. Au bout du compte, c’est sans doute bien cet état de fait qui m’a pété au nez en écoutant cette ancienne idole. Heureusement pour moi, Djian a presque dix ans de plus que moi !! Donc, ça va.

Quand Jean Rouaud a reçu son Goncourt, en 1990, je ne comptais plus les journaux, mais j’étais toujours dans la distribution de la Presse et lui, il était kiosquier. « Les champs d’honneur » c’était son premier roman. Depuis, j’ai presque tout lu. Mais il n’a que trois ans de plus que moi.

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