Atelier d’écriture à la Bibliothèque de Chateauneuf-de-Gadagne

Atelier d’écriture à la Bibliothèque de Chateauneuf-de-Gadagne

Début mars, j’ai participé à mon premier atelier d’écriture « en vrai », je veux dire avec des vrais gens, donc une tout autre chose que celui auquel je participe chez François Bon.

Nous étions 14, et un seul bonhomme… moi. Mon arrivée suscita d’ailleurs un certain enthousiasme car il semble que les mecs se fassent rares sur cette activité.

Bon, je vous mets ce qui est sorti, et j’ai vraiment trouvé ça bien intéressant, vivant, à la fois sérieux et décontracté. J’étais, il me semble, le seul néophyte du groupe.

Exercice 1

« La fantaisie est un éternel printemps » Il s’agit simplement d’établir une liste de mots autour du printemps. Évidement, j’ai débordé complètement, avec des groupes de mots et des phrases. Mais ensuite, j’ai été très obéissant et j’ai très scrupuleusement suivi la règle. Voici :

Au sortir de l’hiver

Il s’agira de tailler

De gratter la terre

de « désemmitoufler »

De libérer, d’ouvrir

Le printemps, c’est le retour du jaune 1

Le retour de la lumière

Le jardin public est ouvert

Une pie sautille 2 sur les petites fleurs blanches

Les murs blanchissent à la clarté nouvelle 3

C’est blanc, là-haut, sur le Ventoux

Ouvrir la fenêtre, que le frais d’un air ces balaye les poussières du foyer

Enfin sortir 4

Exercice 2

A partir d’une image choisie parmi des magazines (j’ai trouvé celles de ce photographe Anglais dans un grand magasin pour grossistes) il fallait établir une seconde liste de mots, en y associant tout d’abord l’émotion première éprouvée.

Ce fut pour moi stupeur et profusion.

Et les mots :

Empilement, alignement, amoncellement, surplus, trop plein, inutile, multicolore, jaune, petit bureau pour grosses affaires, container, douanes, expansion, exportation, oiseau mécanique , lumière crue, néons, carrelage, propreté, dormir, silence, hélium, gonflé, ballons indicateurs d’anniversaire collés au plafond, distributeur d’eau, enfin sortir

Puis, il fallait, si ma mémoire est bonne, associer 4 mots de la première liste dans cette seconde :

Empilement, alignement, amoncellement, surplus, trop plein, inutile, multicolore, jaune retour du jaune 1, petit bureau pour grosses affaires, container, douanes, expansion, exportation, oiseau mécanique Une pie sautille 2, lumière crue, néons, carrelage, propreté Les murs blanchissent à la clarté nouvelle 3, dormir, silence, hélium, gonflé, ballons indicateurs d’anniversaire collés au plafond, distributeur d’eau, enfin sortir Enfin sortir 4

Exercice 3

Écrire un texte décrivant la ou les photos choisies avec les mots de l’exercice 2 dans l’ordre précis de leur apparition dans la liste. (20 minutes). Voici je que j’en ai fait :

La Stupeur.

C’est bien le sentiment que me submergeait devant la profusion d’objets, l’alignement et l’empilement de trucs et de machins, cet amoncellement de surplus, comme un trop plein d’inutile. Bien que tout autour c’était multicolore, la dominante était le jaune, et si j’avais eu un titre à donner à cette image j’aurai opté pour « Retour du Jaune »

Au fond de chaque cellule, il y a un petit bureau à partir duquel sont traitées de grosses affaires, sont réservés des containers et redigés des documents de douane pour l’expansion du commerce, les exportations.

Comme « une pie sautille » un oiseau mécanique se déplaçait sous la lumière crue des néons, sur l’impeccable carrelage d’une propreté toute industrielle et « les murs blanchis à la clarté nouvelle », le jouet stoppa son mouvement , il se mit à dormir et fit silence.

Un employé en savates, avec de l’hélium s’activait sur des ballons qui, une fois gonflés, seront des ballons indicateurs collés au plafond.

J’ai chaud, tout à coup, la stupeur enfle, j’ai chaud, j’ai soif. Ah, voici un distributeur d’eau ! Je n’en peux plus, « enfin sortir ».

Exercice 4

De ses textes, chacun des 14 participants sortait une phrase que tous devaient bien notée. Les voici :

Ombrelle et parapluie

Comme une coquetterie dans l’œil

Les documents de douane

Claire, qui ne s’appelle pas Yvonne Printemps

Ni orage ni ondée

Leur solitude nous interroge

Libérer ses substrats

La fleur noire

La caresse du papier

Faut pas ? … faux pas !

Une naissance adulte

Des heures perlées

Chic, il pleut !

Respire à petits coups.

Pour terminer, encore pour une vingtaine de minutes, faire un texte avec ses 14 phrases, voici :

Chic, il pleut !! J’avais tout un stock d’ombrelles et de parapluies, qui nécessitait que je fasse, lors de ces heurs perlées, tout un tas de documents de douanes pour des pays qui pourtant ne connaissaient ni orage ni ondée. Pourtant, il la faut bien, cette pluie, pour la fleur noire, pour qu’elle libère ses substrats, comme une naissance adulte. Je devais sortir après ce travail administratif qui n’était pas comparable à la caresse du papier, et des gouttes me tombaient sur le front mettant sur mon visage une grimace comme un coquetterie dans l’œil. Je devais sortir, donc, pour rejoindre Claire, qui ne s’appelle pas Yvonne Printemps, et avec cette excitation voilà que je respire à petits coups. Suis-je en train de tomber amoureux ? Faut pas ? Non, ce n’est pas un faux pas !!

 

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