ATELIER D’ECRITURE FRANCOIS BON HIVER 2017 (2)

ATELIER D’ECRITURE FRANCOIS BON HIVER 2017 (2)

Trois souvenirs de cinéma, de salle de cinéma, de film dans une salle de cinéma, ou ailleurs.

Sannois 1969

Marcher en rang pour rejoindre le cinéma de la ville, sans doute sous l’autorité directoriale pour une telle occasion, dont la rareté faisait tout le prestige. Je ne savais rien des comédies musicales, ni populaires franchouillardes, ni américaines endiablées et miroitantes, et en fait c’était une opérette filmée.Vas savoir!! «Violettes impériales» ou «La belle de Cadix», je ne sais plus et d’ailleurs peu importe car le film n’avait que bien peu d’intérêt pour moi, malgré la nouveauté. Bien que ce soit la première fois que j’allais au cinéma, sans doute comme la plupart des gars du pensionnat auquel j’appartenais, le film était à mes yeux anecdotique. Mes yeux ne s’affairaient que pour la fille du pharmacien, et je ne cherchais qu’a me retrouver au plus prés d’elle. Lui ai-je pris la main un instant? Sans doute puisque des jours, des nuits durant, les roucoulades de Luis Mariano m’accompagnèrent en souvenir de ce moment, fugitif délice.

Paris 1971

Champs-Élysées, nuit, devoir sélectionner très vite une salle et un film à aller voir. Sortie avec les parents, pas fréquent à cet âge pour mon frère et moi. Choisir le film du trottoir en regardant les grandes affiches. Tiens, Jean Yanne, ça doit être drôle. Un souvenir d’images qu’il n’aurait sans pas fallu que nous voyions… une fille presque à poil, quelques réparties un peu olé-olé, mais bon, Paname quoi. Et puis tant qu’à aller au cinéma, c’est pour rigoler un peu, sinon c’est pas la peine. Il devait pleuvoir, il devait faire un peu froid, on a sans doute acheter des marrons grillés, ma mère adorait ça. La voiture familiale nous menaient si rarement dans la capitale, alors que nous habitions à quelques kilomètres de là, à vol d’oiseau. Je me rappelle des lumières et des grandes affiches multicolores, mais pas bien du film, juste le titre : « Fantasia chez les ploucs ».

Paris 1976

L’année d’après j’aurai vingt ans, mais dès à présent il me fallait être au courant, être branché avant l’heure. Rue Pasquier, Cinéma St Lazarre-Pasquier, sans doute un lundi parce que c’était moins cher. Une petite salle, un film d’Arrabal ou de Jodorowsky, rien pigé mais ça faisait bien de dire que j’avais vu ça, ça me mettait dans le groupe de ceux qui n’allaient pas voir les gros succès commerciaux. Sortir de la salle et n’avoir qu’à traverser la Cour de Rome, monter l’escalier en pierre pour prendre le train vers Argenteuil. Y avait-il déjà la sculpture faite de valises empilées, dans cette cour ?

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