Atelier d’écriture à Chateauneuf de Gadagne 18 Avril 2018  » Je convoque mon père dans l’arène « 

Atelier d’écriture à Chateauneuf de Gadagne 18 Avril 2018  » Je convoque mon père dans l’arène « 

Atelier d’écriture du 18 Avril 2018 à la Médiathèque de Chateauneuf de Gadagne

Thème : Frontière réel-irréel.

Autour des textes de Laurence Tardieu « L’écriture et la vie » Ed des Busclats et de Delphine Le Vigan « Rien ne s’oppose à la nuit » aux éditions Jean-Claude Lattès.

1 – Un évenement réel, s’y plonger et en sortir cinq mots clefs.

  • Bip-bip
  • Pied à perfusion
  • Fauteuil
  • Veine
  • Attente

2 – Puis, en 2 ou 3 lignes, qui ne seront pas lues, pour présenter l’evenement.

Voici ces lignes :

Ils m’ont gentiment proposé ce fauteuil, lisse mais confortable. La salle était silencieuse, mais quelques bip-bip venaient égayer l’attente. Elle cherche une veine et m’explique que je pourrai me déplacer grâce au pied de perfusion.

3 – Choisir une dizaine de groupes de mots, ou courte phrase, dans un exemplaire des petits livres mis à disposition. Je choisi Victor Hugo « Car le mot, qu’on le sache, est un être vivant » petit volume de quelques textes. Volume d’une série de dix sortis par Télérama et mis dans un coffret.

Mettre ces mots ou phrase sur une feuille de cahier. Les feuilles ensuite distribuées et chacun doit inclure les choix dans un texte qui raconte « son » évenement.

Pour ce qui me concerne, la lecture des mots m’a tout de suite orienté vers le souvenir de mon « cahier de suivi » de l’événement, que j’ai nommé ensuite « journal de voyage ». Les mots choisis sont issus du livre de Laurence Tardieu « L’écriture et la vie » Ed des Busclats

Voici la liste :

– un maillon clé de mon chemin

– sentiment de necéssité

– écrire ce livre, pour pouvoir vivre encore

– faire entendre sa voix

je convoque mon père dans l’arène

– c’était là et maintenant ou peut-être jamais

– j’ai pleuré

– la confusion des peines

– la seule place possible pour l’écriture est une place à côté

– les mots sont comme des coquilles vides

– mon journal de quête

– les mots tombent hors de moi

– ils vibrent

– la peur du noir

 

Voici mon texte :

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C’était là et maintenant et ce n’était pas prévu. Du tout. En sortant du cimetière, j’avais l’impression que c’était la confusion des peines. Lorsque le traitement a commencé, c’était comme si je retrouvais la peur du noir de mon enfance et qu’il me fallait trouver quelque chose pour meubler l’attente, surtout celle du taxi qui devait me ramener à la maison. Il m’a semblé que je devais faire entendre ma voix, me faire m’entendre ma voix. Et j’ai commencé un journal, oui, une sorte de journal de quête. Alors les mots sont tombés hors de moi, et ils m’ont accompagné pendant des semaines, et j’ai écrit comme un livre pour pouvoir vivre encore, avec un sentiment de nécessité intense, puissant. Cette écriture est vite devenue un maillon clé de mon chemin, il n’était pas question de considérer les mots comme des coquilles vides, bien au contraire, Ils m’ont aidé, j’ai fait quelques pas de côté grâce à eux, car la seule place de l’écriture est une place à côtéIl reste deux petites phrases parmi celles de la feuille de cahier, pour conclure. Depuis cette époque, et bien les mots, je peux vraiment dire qu’ils vibrent. Et puis, à cette époque, aussi, j’ai pleuré parfois.

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J’ai oublié d’utiliser une des phrases, et je ne le découvre qu’en ce moment, en saisissant le texte, sans rien n’y avoir changé, alors qu’il est à bien améliorer. Cette phrase était sans doute, sur l’instant, bien trop lourde de sens ,

En effet, j’étais il y a quelques jours en Bretagne pour être présent lorsque mon frère, plus jeune que moi, annoncerait à notre père qu’à son tour il était en lutte contre un cancer. En effet, à nous deux « nous avons convoquez notre père dans l’arène » 

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